Une femme est allongée sur un tapis de yoga et médite.

Alléger sa charge mentale

Listes de choses à faire, rendez-vous à honorer, responsabilités qui nous écrasent – même lorsque nous nous reposons, il semble que notre cerveau carbure à plein régime. On parle alors de (sur)charge mentale.

   Tout simplement

Béatrice a envie de méditer.
Mais elle pense à toutes les choses qu’elle doit faire.
Quand on réfléchit trop, on se stresse.
Tout ne doit pas toujours être parfait.
Parfois, il faut changer ses plans.
Ou demander à d’autres personnes de faire les choses à sa place.

Béatrice a congé. Ses enfants sont à l’école. Seule maître à bord, elle peut décider de ce qu’elle souhaite faire. Après avoir vaqué aux tâches ménagères, elle dispose en effet d’un peu de temps pour s’offrir un moment de détente. Ayant déroulé son tapis de yoga, elle s’allonge par terre et se laisse porter par la voix apaisante d’une méditation guidée:

«Imaginez que vous êtes étendu·es sur une plage de sable chaud. Sentez les grains de sable s’écouler entre vos doigts.»

Une pensée vient parasiter l’esprit de Béatrice:

Nos passeports sont-ils encore valides?

Son attention commence alors à papillonner, faisant des allers-retours entre ses pensées et la méditation:

«Sentez la chaleur du soleil sur votre ventre.»

Que vais-je préparer à manger pour Lisa demain midi?

«À chaque vague, votre détente se fait plus profonde.»

Quand dois-je amener la voiture au garage pour la prochaine révision?

«Lorsqu’une pensée traverse votre esprit, regardez-la passer comme les nuages dans le ciel.»

Je dois encore écrire le procès-verbal de la réunion de la coopérative. Régler l’appareil dentaire de Tom. Fixer un rendez-vous chez le vétérinaire pour faire vacciner le chat. Retrouver le reçu de l’abonnement général pour les impôts…

«Prenez une profonde inspiration et reprenez lentement conscience de votre corps et de votre environnement. Vous avez maintenant l’esprit clair et détendu.»

Béatrice s’assied, perplexe. Au lieu du calme intérieur promis, elle ressent un sentiment d’échec. Comment est-il possible que, vivant dans l’un des pays les plus libres de cette planète, elle ne parvienne pas à déconnecter pendant son jour de congé, ne serait-ce que quelques minutes?

Une illustration représentant une femme qui fait tout en même temps.

Au four et au moulin

Il ressort clairement de la tornade de pensées qui ont assailli Béatrice pendant sa méditation qu’elle est une femme active sur plusieurs fronts. En plus de son emploi à temps partiel, elle gère le gros des tâches familiales, s’engage auprès de plusieurs associations et assume volontiers des responsabilités. Dotée d’une éthique professionnelle exemplaire, elle met un point d’honneur à rendre un travail de qualité dans les délais impartis.

 

Qu’est-ce que la (sur)charge mentale? Apprenez à en reconnaître les symptômes pour prévenir l’épuisement mental

Garder une vue d’ensemble de toutes les tâches à effectuer relève souvent de l’exploit, pour lequel nous mettons en place certaines stratégies. Essayons de nous représenter la situation: cette petite voix qui torpille la méditation de Béatrice est en réalité un élément de sa personnalité qui lui permet de tout garder en tête, pour que rien ne passe à la trappe. Une petite voix qui contrôle tout. Plus Béatrice a de responsabilités, plus cette voix prend de la place.

Ces situations vous parlent-elles? Vous avez, vous aussi, de la peine à faire taire vos pensées et vous efforcez constamment de répondre aux attentes de tout le monde? Ce petit vélo dans la tête qui ne vous laisse aucun répit est le travail invisible de votre mental. On parle aussi de charge mentale ou, lorsque celle-ci devient écrasante, de surcharge mentale. En découle un stress chronique qui, en l’absence de phases de récupération suffisantes pour le corps et l’esprit, peut se solder par des problèmes physiques et psychiques.

 

Agir, plutôt que subir

Lorsque vos pensées tournent constamment en boucle dans votre tête, c’est peut-être le signe que vous avez cumulé des responsabilités dans trop de domaines.

Voici quelques conseils pour vous aider à réduire la pression:

  • Déléguer: de quoi pourriez-vous vous décharger (si possible, des domaines entiers)? Dans une famille, il est par exemple possible de dire que la personne A se charge des courses, tandis que la personne B s’occupe du ménage. En déléguant des tâches, vous en cédez également le contrôle, faute de quoi votre charge mentale restera la même.
  • Ne pas être trop perfectionnistes: revoyez vos attentes à la baisse. Le mieux est parfois l’ennemi du bien.
  • Mettre en place des routines: il est plus facile de se souvenir des tâches qui doivent être effectuées un jour précis, toujours à la même heure.
  • Faire un bilan de la situation: menez un dialogue intérieur avec votre petite voix. Pouvez-vous avoir un aperçu de toutes les tâches à effectuer? Que faut-il faire, et quand?
  • Utiliser les outils à disposition: des rappels dans votre agenda ou sur votre téléphone peuvent vous aider à réduire votre charge mentale.

Ces mesures peuvent apaiser cette petite voix et vous aider à trouver un meilleur équilibre. Si elle se rappelle de nouveau à vous inopinément, tentez une autre approche: remerciez-la pour son aide et rassurez-la, en lui garantissant que vous gérez la situation.

En fin de compte, même votre petite voix qui contrôle tout, si zélée soit-elle, a aussi besoin de prendre des vacances de temps à autre.